Le métier de chercheur est un chemin fait de nombreuses évolutions. On commence, accoudé de nombreuses heures à la paillasse, en multipliant les expérimentations. On publie, on supervise des stagiaires puis des doctorants, on participe au montage des projets, et on s’éloigne doucement du quotidien en blouse blanche. Aujourd’hui, Sébastien se sent à un tournant de sa carrière : au point de bascule entre la recherche et le management de la recherche. « J’essaie de garder un accès à la paillasse pour deux raisons. D’abord, j’aime ça ! Ensuite je pense qu’il est nécessaire, quand on encadre des gens, d’être connecté à la réalité de l’expérimentation qui est bien souvent plus compliquée que sur le papier. »
Passionné par la biologie depuis toujours, il a d’abord fait un DEA en Science Alimentaire à Massy, avec un passage à l’Imperial College de Londres en ERASMUS. Il a ensuite passé sa thèse à l’INRAE de Jouy-en-Josas et continué avec un postdoc à l’Institut Cochin à Paris. Enfin, il a obtenu le concours INRAE en octobre 2005 et a intégré le laboratoire.
Impliqué, souriant et parfois râleur, Sébastien a focalisé son expertise sur les ARN messagers. Ces molécules de transfert de l’information, peu stables, qui servent de matrices pour produire des protéines. Ces cycles dynamiques permettent à la cellule de réagir très vite lorsqu’elle a besoin de reprogrammer certaines fonctions. Ce sont des interrupteurs moléculaires. « J’essaie de comprendre comment la cellule, va contrôler le fait d’éteindre certains gènes ou d’en allumer d’autres, via ces ARNm. »
Sébastien, ce couteau-suisse scientifique à l’imagination débordante, fait l’éloge de son métier. « On a un job exceptionnel : c’est une pépite de liberté. »